Le syndrôme de surentraînement
Tous les sportifs cherchent à améliorer leurs performances. Cela passe évidemment par l'entraînement. Ce dernier pouvant représenter un volume horaire conséquent pour les athlètes d'endurance, voir d'ultra-endurance. Si l'équilibre entre les entraînements et la récupération est rompu pendant une longue période, l'athlète peut se retrouver dans une phase que l'on nomme le "syndrome de surentraînement". Ce dernier aura des conséquences négatives sur le plan sportif et extra-sportif. Pour le prévenir et le diagnostiquer, il est important de connaitre les signes du syndrome de surentrainement.
Le syndrome de surentraînement, c'est quoi ?
Il correspond à une accumulation de fatigue physique et psychologique, qui entraîne une baisse voir une chute des performances. Il existe différentes sortes de surentraînement. Le syndrome de surentraînement est la forme la plus sévère. Ce terme est utilisé lorsque le surentrainement est installé de manière chronique. Concernant, le surentrainement fonctionnel qui est le plus fréquent, il intervient suite à une période intense d'entraînement, comme lors d'un stage de triathlon où une période de récupération sera importante. Il est important de rappeler que la récupération fait partie intégrante de l'entraînement et de la progression.
Comment reconnaitre les signes du surentraînement ?
Il est primordial de reconnaitre les signes évocateurs du surentraînement. Si une phase intense d'entraînement est programmée, une récupération sera nécessaire pour éviter de tomber dans un surentrainement chronique. Il est possible de l'évaluer par différents paramètres : les physiologiques et les subjectifs. Les paramètres physiologiques à regarder peuvent être la puissance et la fréquence cardiaque. Une diminution importante de la puissance maximale ou de la puissance moyenne sur un test de 20' peut être un premier signe. Quant à la fréquence cardiaque (FC) : la FC de repos n'augmente pas, la FC maximale est réduite et la FC de récupération augmente en cas de surentraînement. Concernant les paramètres subjectifs, nous retrouvons la RPE et les questionnaires. En cas de syndrome, la RPE (évaluation de l'effort de 0 à 10) sera plus importante pour un même entraînement (ex : pour un même entraînement de 3x10' au seuil, la RPE de la même personne pourrait varier de 6/10 à 9/10 en cas de surentrainement). Il existe également des questionnaires qui permettent d'analyser les signes évocateurs. Vous pouvez retrouver par exemples le DALDA (Daily Analysis of Life Demands for Athletes) et le POMS (Profile Of Mood States).
Attention à l'analyse des données !
Il est important d'analyser correctement les données en prenant en compte les deux types de paramètres (physiologiques et subjectives). Effectivement, certaines évolutions de paramètres physiologiques peuvent être des marqueurs positifs de l'entraînement. Par exemple, une FC plus basse pour un même effort. En cas de doute sur un syndrome de surentraînement, l'évaluation subjective sera systématique.
En conclusion, gardez en tête que le syndrome de surentraînement aura un impact négatif sur vos performances sportives, mais aussi sur votre sphère bio-psycho-sociale, donc sur l'humeur, la vie sociale, familiale et professionnelle. Si vous suivez un plan d'entraînement, il est important de l'adapter en fonction de votre vie extra-sportive. Si une surcharge arrive dans votre vie personnelle ou professionnelle, il sera nécessaire d'adapter vos séances, voire de reporter les séances clés. Pour une compétition, il est préférable d'arriver légèrement sous-entraîné plutôt que surentraîné. Il est évident que l'alternance des périodes d'entraînement et de récupération est capitale pour la progression dans des sports d'endurance tels que le triathlon. Cependant, il faut éviter le surentraînement de manière chronique.
Certaines fois, il est important d'enlever ce vieux diction de nos têtes "NO PAIN, NO GAIN" et de le remplacer par "TRAIN SMARTER, NOT HARDER" !
Cet article à été écrit dans le cadre d’un partenariat avec MaBoxTriathlon. Retrouvez dans chacune de leur box un de nos articles en avant première !
Pour aller plus loins :
Annemiek J Roete, Marije T Elferink-Gemser, Ruby T A Otter, Inge K Stoter, Robert P Lamberts. A Systematic Review on Markers of Functional Overreaching in Endurance Athletes. Int J Sports Physiol Perform 2021 Aug 1;16(8):1065–1073. doi: 10.1123/ijspp.2021-0024. Epub 2021 Jun 8.